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Oki's Movie

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 1.67/5

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5 critiques: 2.55/5



Ghost Dog 1.75 Lourd et quelconque
Fablin 1.75 Quand HSS fait de la production de masse...
Xavier Chanoine 1.5 Trop grosse cuite
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Quand HSS fait de la production de masse...

Hong Sang-su semble être déterminé désormais à s'assurer une présence à tous les grands festivals de la planète. Avec maintenant une production de deux films par année, il est encore loin d'un Miike. Mais il a de quoi rendre jaloux tous les réalisateurs en devenir de Corée du Sud qui eux ne bénéficient pas de la tolérance des festivaliers ni des fonds qu'il en découle.

On a donc là comme d'habitude une histoire sur la difficulté des relations humaines. Dans le milieu du cinéma indépendant, ah ben tiens. Avec une opposition marquée entre le jeune réalisateur et le vieux professeur pour conquérir le coeur de la demoiselle. Oh oh. Le tout partagé en plusieurs segments... Bref, vous l'aurez compris, Hong Sang-su a décidé de faire du Hong Sang-su, à la limite de l'autoréférenciation. On retrouve tous ses thèmes chers, toute sa composition des plans aussi, à laquelle on est tellement habituée qu'elle ne nous surprend plus du tout. Les seuls instants où l'intérêt pointe de nouveau son nez surviennent durant la première partie, lors de la traditionnelle scène de beuverie, indispensable à tout film du réalisateur. Puis cette espèce de mise en abîme avec une séance de questions-réponses à la fin d'une projection, dont on trouvera un écho lors du quatrième et dernier segment, où on change de niveau pour visionner le court-métrage réalisé par Oki avec ses propres commentaires.

Oui, sauf que les dialogues sont devenus désespérément creux, les personnages n'ont plus rien à raconter, complètement vidés, manipulés qu'ils sont au bon vouloir de HSS. La troisième partie en est d'ailleurs la démonstration parfaite, avec un jeu d'échange de questions et de réponses entre les deux étudiants et le professeur, des questions sur la vie auxquelles les personnages ne trouvent que des réponses affligeantes de simplicité, de naïveté et de consensuel, ce qui foire complètement une scène qui aurait pu être autrement très réussie. Heureusement qu'il y a Lee Seon-gyun, car avec son phrasé si particulier, le film reste plaisant à entendre, à défaut de l'écouter.

La dernière partie tranche avec le reste du film, mais aussi, dans une faible mesure toutefois, avec la filmographie du réalisateur, puisque cette fois-ci la voix over vient d'une femme, Oki donc, qui présente une ballade dans un parc naturel avec chacun de ses deux prétendants, à un an d'intervalle, et remarque les différences de réactions entre les deux. Ca aurait pu être intéressant, oui. Sauf que ces différences restent de l'ordre de l'anecdotique (ex: le premier est allé aux toilettes pendant que j'y étais, alors que l'autre m'a attendu...), et qu'il ne faut pas s'attendre à un exercice de style aussi brillant que la Virgin Stripped Bare by her Bachelors (2000).

PS: Et je soutiens Xavier Chanoine, les titres et intertitres sont purement abominables, forcément pensés dans l'idée de faire "film indépendant fauché", démarche très contestable. Heureusement que la marche de Pomp and Circumstance l'accompagne, au moins les oreilles ne subissent pas la même torture que les yeux.

23 mars 2011
par Fablin




Trop grosse cuite

Réjouissons-nous, Hong Sang-Soo sort un film tous les six mois. Oui mais voilà, il faut à présent se faire une raison, l’un des cinéastes coréens les plus passionnants est définitivement tombé dans la facilité et le recyclage d’idées sans la petite lumière qui faisait toute la différence. Ce qui sauvait aussi un film comme Les Femmes de mes amis de la petite routine tranquille établie par le cinéaste coréen depuis Un Conte de cinéma. Alors oui l’on retrouve des têtes bien amicales et immédiatement reconnaissables du cinéma d’Hong Sang-Soo, Lee Seon-Gyun (Jingu) en première position, toujours intéressant lorsqu’il joue un gus paumé. Mais ensuite ?

Divisé en quatre segments d’une durée plus ou moins égale et rassemblant trois personnages principaux (Lee Seon-Gyun, Moon Sung-Keun, Jung Yumi), Oki’s movie a décidé de laisser dialogues épicés et envolées surréalistes au placard pour se concentrer sur les mésaventures d’un jeune cinéaste, assez incapable en amour. Alors certes le premier segment « A Day for Incantation » retrouve l'inspiration autour d'une table recouverte de bouteilles d'alcool avant de se terminer par un incroyable revirement de situation dans une salle de cinéma, « King of Kisses » par une scène de sexe qui aura donné raison à la patience de Jingu, moment de cinéma assez drôle mais jamais tout à fait inspiré, mais les derniers « After the Snowstorm » et « Oki’s movie » n’ont que peu de choses pour eux. Hong Sang-Soo aurait-il cédé à la facilité à tel point de ne plus intéresser son audience ? Ses personnages n’ont pas changé d’un poil, on retrouve encore une fois les problèmes que peuvent susciter une relation entre deux personnes d’âge bien différent, cette voix-off qui n’aura jamais été aussi flemmarde, ces acteurs enfermés, condamnés à rester dans leur rôle un point c’est tout, ce regard sur « qu’est-ce que le métier de cinéaste et en quoi consiste sa vision du cinéma d’aujourd’hui », confirmant un cinéaste qui a déjà enfilé ses pantoufles et son plaid à carreaux, mais surtout cette réalisation qui devient purement et simplement imbuvable, le passage à la HD rendant les derniers Hong Sang-Soo bien moins agréables et, esthétiquement, bien plus pauvres. Et une première, les différents génériques d’introduction pourraient concourir dans la catégorie des pires horreurs jamais vues au cinéma.

Très peu de choses à sauver de ce énième cru annuel du cinéaste de « La Femme est l’avenir de l’homme », tout de même, qui semble avoir pris le coup de vieux redouté depuis…La Femme est l’avenir de l’homme. Pas encourageant à moins d’une prochaine surprise qui, on l’espère, retrouvera la nouvelle vitalité du cinéma d’Hong Sang-Soo entrevue avec Ha Ha Ha.



19 janvier 2011
par Xavier Chanoine


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